Un tableau et ses croquis

L'intérêt de faire un blog d'arts-plastiques est qu'on peut aller au delà du simple "regardez j'ai finit un dessin, likez ça bande de biatch". On peut aussi aller plus loin, et montrer l'évolution du travail, avec les croquis successifs et les diverses modifications qui ont mené au stade final.

Aujourd'hui, en faisant un peu de rangement dans le capharnaüm innommable qui se trouve sous mon lit, j'ai mis la main sur un paquet de croquis préparatoires complet... Inutile de dire que je me suis jeté sur mon appareil photo, et que je vous ai préparé la joulie présentation qui va suivre. Et comme je suis d'humeur créative, j'ai décidé de vous épargner le modèle de l'article-docu-chiant, à la place, je vais vous raconter une petite histoire qui, je l'espère, vous divertira!


Notre histoire commence avec un petit bonhomme qui vient tout juste d'entrer au lycée, et suit des cours d'arts-plastiques auprès d'un enseignant à l'humeur heu... hum, comment dire? Aléatoire! Le sujet du premier travail de l'année consiste à s'inspirer du style d'un peintre du nom de Paul Klee. 

Drawn one, Paul Klee, 1935.


Notre petit bonhomme (le bonhomme c'est moi hein!) commence donc à faire des croquis de petits personnages très expressifs, en s'inspirant des humeurs du professeurs, humeurs très, hum, comment j'ai dit plus haut déjà? Ah oui: aléatoires!

Il en fait plein, il couvre des feuilles et des feuilles de visages tous moins convaincants les uns que les autres. Et puis forcément, comme il ne trouve pas, il finit par s'énerver...

Arrive enfin le moment où il trouve l'idée, avec un "I" majuscule. Le petit bonhomme se souvient d'un autre enseignant, tout aussi colérique que l'actuel, qui avait cette tendance assez incroyable à jeter aux élèves des regards glacés, accablants de reproches et de sermons.

Et c'est partit, il gratte il gratte, jusqu'à trouver comment rendre ce regard le plus pesant possible... Et puis il trouve: c'est l'ombre qui fera tout le boulot! Avec une ombre portée qui couvre un bon tiers de l'image, le personnage sera terrifiant...

Maintenant, y a plus qu'à mettre tout ça en couleurs, du rouge? Beaucoup de jaune? Moins de bleu? Non, pas de bleu...

Et puis le petit bonhomme termine enfin sa chose, au dernier moment il a eu une idée de ouf': pourquoi utiliser de la peinture? Puisqu'il ne sait pas vraiment bien s'y prendre avec la peinture... Alors à la place, il prend des papiers colorés, et découpe chaque formes une à une, dans la couleur apropriée, et colle tout le bazar, pièces par pièces, sur une grande feuille de carton. Et voila, c'est finit, il peut respirer, le petit bonhomme, il l'a retrouvé, le directeur de son école primaire, avec son regard de fou à vous transpercer la conscience...